Détresse capillaire

Ma mère me l'avait prédit, mais je ne l'avais pas cru. Balayant de la main ses prédictions, je lui avais affirmé haut et fort que cette fois j'allais réussir à me laisser pousser les cheveux. Voyez-vous, j'ai terminé ma chimio en 2006, mais depuis ce temps, je n'ai jamais réussi à me laisser pousser les cheveux. En 2008, je m'étais rendue jusqu'à cette longueur avant de succomber et de les faire couper...

Je déteste mes cheveux depuis aussi longtemps que je me souvienne. J'en ai peu et ils sont très minces. Ajoutez à cela que je les perds énormément et vous avez tous les ingrédients pour obtenir une motte de cheveux qui vous tombe royalement sur les nerfs.

Ayant perdu tous mes cheveux en 2005, je n'ai pas eu le choix de les avoir courts à un certain moment, soit lorsqu’ils se sont remis à pousser, et ce fût une révélation pour moi : j'étais tellement bien! Un peu de gel le matin et, hop, c'est coiffé et on n'y pense plus pour le reste de la journée. Le bonheur, je vous le dis!

Dans les cinq dernières années, j'ai donc eu les cheveux très courts la majorité du temps, mais je n'étais pas tout à fait à l'aise avec mon choix... Je ressentais une certaine pression sociale et d'ailleurs, plusieurs hommes affirment avec conviction qu'une femme, c'est plus beau les cheveux longs. Ce n'est pas le cas de Chéri qui dit m'aimer tendrement, même si je ne porte pas la queue de cheval.

Il y a plusieurs femmes qui s'assument et qui portent fièrement leurs petits cheveux, mais la majorité font dans la longueur. Avec mon retour à l'école, je n'avais pas envie de me démarquer, alors j'avais décidé de laisser pousser mes couettes. Remarquez ici que le verbe "décidé" est employé au passé...

Bon, je l'avoue, j'ai succombé! La frustration capillaire a grandi en moi ces dernières semaines jusqu'à atteindre son paroxysme jeudi soir. Je n'arrivais plus à placer mes cheveux, leur minceur m'horripilait au plus haut point et j'en avais marre d'en retrouver partout : dans le frigo, dans la crépine du lavabo, sur le plancher, dans le lit, dans ma craque de sein et dans mon autre craque aussi (celle des fesses, pour ceux qui n'auraient pas compris...)

Au départ, j'avais de bonnes intentions : je m'étais rendue au salon de coiffure uniquement dans le but de faire couper les cheveux trop longs de ma nuque, en attendant que ceux du dessus les rejoignent. Mais voilà que la coiffeuse m'a fait une tête vraiment affreuse... On aurait pu jurer que j'avais un bol sur la tête. Je m'imaginais devoir me présenter devant mes collègues de classe le lendemain et j'en avais des nausées...

Voyez-vous, je n'ai pas de coiffeuse chouchou et je vais dans un salon sans rendez-vous, alors la qualité n'est pas toujours là...

J'ai donc succombé et j'ai prononcé les mots fatidiques : "Ah et ben merde, coupe-les..." Et elle a coupé, après avoir bien confirmé mon choix trois fois plutôt qu'une. Bon, le résultat n'est pas extra et je ne retournerai pas voir la gentille demoiselle de sitôt, mais vous savez quoi? Je suis merveilleusement bien... Un stress immense s'est soudainement retiré de mes épaules... Et mon humeur massacrante des derniers jours s’est un peu adoucie.

Cette fois-ci, contrairement à mes habitudes, je ne les ai pas fait couper très court et j'ai conservé une certaine longueur. Rendue ici, ce serait le temps idéal pour vous montrer une photo de ma nouvelle coupe, mais je vais être dans l'obligation de vous décevoir... Je n'en ai pas encore pris!

Ce soir, je vais souper chez Papa et maman, alors vous aurez peut-être un cliché à vous mettre sous la dent demain! D'ailleurs, Chéri et moi sommes sortis vendredi soir et j'aurai non pas une, mais deux critiques de restos pour vous! Je vous donne un avant-goût de notre soirée en vous montrant ce qui se trouvait sur notre menu (c'était tout indiqué dans mon cas!)