mercredi 29 mai 2013

Petite victoire et lâcher-prise

Ouf, ce n'est pas facile ces temps-ci pour moi... C'est la raison pour laquelle je n'écris pas souvent.


En plus, pour couronner le tout, je suis dans une passe Gaston Lagaffe. J'ai les deux pieds dans la même bottine, comme dirait ma mère. Le pire, c'est lorsque je suis dans la cuisine. Tout tombe, je salis tout, je fais brûler mes toasts (j'haïs les toasts brûlées), je renverse plein de trucs, j'oublie d'acheter des ingrédients et je m'en rends compte lorsque je suis en train de faire ma recette... 

Mais bon, tout n'est pas noir pour autant! Mon physio m'a redonné le ok pour tricoter. Yé!!!!  J'ai repris mes cours de tricot et ça me fait le plus grand bien. J'ai d'ailleurs terminé mes Chaussettes Coccinelle. J'aurais bien aimé vous les montrer, mais se photographier soi-même les pieds, ce n'est pas génial... Ça donne un résultat plutôt moche, je dirais. Surtout quand le modèle (moi) est dû pour se raser les jambes!!! Mais croyez-moi sur parole, ils sont beaux mes bas. En fait, ils sont exactement comme ça. Je les adore!!!!





Passons maintenant aux choses sérieuses, soit ma petite victoire de la journée. Depuis mon cancer, j'ai maintes fois essayé de reprendre sérieusement l'entraînement physique. Malheureusement, ce fut un échec à chaque essai. J'ai compris, avec le temps et avec mes erreurs, que mon corps est maintenant fragile. Je dois donc y aller très doucement lorsqu'il s'agit d'exercice physique.

Pendant l'hiver, j'y suis allée à mon rythme, très lentement, en marchant et en faisant parfois une douzaine de minutes de vélo stationnaire. Douze minutes peuvent paraître bien courtes, mais pour moi et mes poumons abîmés, c'est beaucoup. J'ai même osé ajouter des petits intervalles rapides par-ci, par-là. Et mon corps a suivi, la majorité du temps.

J'ai parfois augmenté d'une minute ou deux la durée de mon entraînement sur mon vélo, sans plus. Et voilà ti-pas que ce soir, j'ai battu mon propre record. J'ai fait 25 minutes. J'ai hésité longtemps avant de me décider à vous en parler, parce que je l'avoue, je suis gênée de ma performance... 25 minutes, c'est bien peu en comparaison de... Et voilà où je dois arrêter mes pensées. Si je me compare aux autres, je suis bien découragée. Par contre, si je me compare à moi-même et si je prends en compte mes limites physiques, je peux être fière de ma performance.

Qui plus est, je me sentais bien après ma séance, ce qui ne m'arrivait jamais avant. Cette sensation de bien-être revient peu à peu, ce qui me motive à continuer. Avant, tout exercice physique me vidait complètement de mon énergie.

Par contre, il arrive parfois que mon corps refuse de coopérer et je dois apprendre à l'accepter. C'est d'ailleurs arrivé lundi soir... J'ai eu peur que la même situation se reproduise ce soir puisque mes poumons ne sont pas à leur meilleur ces jours-ci. J'ai beaucoup de sécrétions, je tousse, j'ai des allergies, je fais un bruit de souris en respirant et je suis essoufflée pour un rien. 

Ce qui m'amène au lâcher-prise. Ouf, pas facile à appliquer, ce beau principe! Avec l'entraînement physique, je dois apprendre à lâcher-prise sur l'obsession de la performance. Je n'arrive plus à rencontrer les standards que je me fixais avant ou que la majorité des gens ce fixe et je dois accepter ce que mon corps est capable de me donner.

Je dois aussi lâcher-prise sur mon alimentation... Dans les dernières semaines, voir dans les derniers mois, me nourrir est devenu un vrai cauchemar. Je vous avais parlé du fait que j'avais débuté le Régime hypotoxique, et ce dans le but de diminuer mes douleurs et d'augmenter mon énergie (vous pouvez relire mon billet sur le sujet). J'ai eu beaucoup de difficulté à le maintenir, notamment en raison du fait que j'ai ressenti encore plus de malaises physiques en le mettant en pratique. Des douleurs que je n'avais pas connues auparavant sont apparues, rendant mes journées très pénibles. 

Je ne savais plus quoi manger, puisque je soupçonnais qu'un ou des aliments que j'avais intégrés avec le régime ne me convenaient pas, mais je n'arrivais pas à identifier la source du problème. Mes pensées étaient constamment dirigées vers les aliments que je consommais et ça tournait à l'obsession. Manger n'était plus plaisant, mais pire encore était le fait de devoir cuisiner. Après une bonne discussion avec Chéri, j'ai décidé de mettre ce mode d'alimentation de côté pour l'instant.

Nous soupçonnons que je suis intolérante à certains aliments et j'essaierai, au fil du temps de les identifier, mais pour le moment j'ai vraiment besoin d'une pause alimentaire. J'ai aussi décidé de cesser mes séances d'ostéopathie puisque je ne ressens pas de bienfaits. Je ne suis pas à l'aise avec ce type de traitement... Par contre, je vais continuer d'aller visiter ma massothérapeute qui a d'ailleurs croisé mon chemin grâce à mes cours de tricot. Elle me fait beaucoup de bien, même si je souffre tout d'abord avant de ressentir un soulagement! Je suis allée la voir hier et ouf, j'ai les muscles endoloris, mais mon cou se sent tellement mieux!

Bref, j'ai besoin de m'alléger l'esprit, de respirer par le nez et de ne pas me casser la tête avec le contenu de mon assiette. J'ai besoin de prendre soin de mon corps, mais surtout de cultiver les moments où je suis bien. D'ailleurs, je vous laisse puisque j'entends mon petit hamster qui court dans sa roue. C'est fou à quel point une si petite bête peut apporter tant de joie dans une maison! Il faudrait bien que je le prenne en photo pour vous le montrer! Par contre, je vais garder pour moi celles où il se cache dans ma brassière!

mercredi 22 mai 2013

Nouvelles en vrac

Je prends quelques instants pour vous donner quelques nouvelles.

Numéro 1 : Il y a un orage électrique en ce moment au-dessus de chez-moi et j'avoue que j'ai eu peur... Je faisais du vélo stationnaire, les écouteurs sur les oreilles et du System of a down dans les oreilles quand j'ai malgré tout entendu un grand boum. Voyez-vous je suis seule à la maison et j'ai donc eu un petit vent de panique l'espace d'un instant, le temps de me rendre compte que ce n'était que la météo qui faisait encore des siennes.

Numéro 2 : Il y a une pénurie d'eau embouteillée dans certaines régions de Montréal et nous avons du traverser un pont pour nous en procurer. Effectivement, il y a un avis d’ébullition d'eau dans une grande partie de la métropole et nous sommes touchés. N'ayant pas écouté les nouvelles depuis ce midi, je ne sais pas si cet avis a été levé, alors nous n'avons pas pris de chance et nous avons opté pour des bouteilles.

Numéro 3 : Bien qu'elle soit possiblement contaminé, j'ai de nouveau accès à l'eau courante dans ma cuisine!!! Yé et merci Martin!!! Non mais laissez-moi vous dire que c'est pratique d'avoir un ami plombier. On ne saurait s'en passer! Finalement, nous n'avons pas fait la vaisselle dans le bain, mais dans une glacière... Enfin, Chéri a fait la vaisselle (il y en avait une tonne, pauvre petit) puisque j'avais trop mal aux bras...

Numéro 4 : J'ai des fines herbes sur mon balcon!!! Je voulais en faire pousser depuis quelques années, mais étant une véritable meurtrière de plantes, je ne trouvais pas le courage de le faire. La mère de mon presque-oncle (le chum de ma tante, vous me suivez?) m'a apporté quatre plants comme cadeau d'hôtesse pour le souper de la fête des mères et je n'ai donc pas eu d'autre choix que je m'occuper de mon thym citronné, de mon basilic, de mon persil et de mon romarin. Mais vous savez quoi, j'étais vraiment très heureuse de ce présent et j'en ai même ajouté en achetant de la ciboulette à l'ail ainsi que de la menthe chocolatée. Dimanche dernier, je me suis donc procuré des pots, de la terre, de la perlite et du compost (mais j'ai oublié un arrosoir), puis j'ai planté le tout. Je suis fière de vous annoncer que, jusqu'à maintenant, mes plants sont toujours vivants!!! Je vous dis que ça sent bon sur mon balcon!

Numéro 5 : Ce midi, je suis allée dîner aux sushis avec ma Fée marraine. Ça fait du bien! Un beau moment. Merci!

Numéro 6 : Merci pour vos commentaires au sujet de mon dernier billet. Je me suis retenue toute la semaine pour ne pas répondre, question de reposer mes bras et d'écouter les ordres de Kim G. J'aurais pu suivre les conseils de Cryzal et faire écrire Chéri, mais il est un peu débordé mon mari, ces temps-ci... Nous avons tout de même profité de mes incapacités pour aller marcher et pour faire du vélo. D'ailleurs, mon cardio s'améliore lentement mais surement, yé!!! J'arrive même à monter des côtes sans avoir l'impression de mourir.

Pour répondre à Babette, le physio m'avait mis au repos jusqu'à notre prochaine rencontre, soit jusqu'à jeudi le 23 mai. Alors, la question que vous attendez tous : est-ce que j'ai écouté mon physio en ne tricotant pas et en évitant d'utiliser mes bras? Oui et... non...

Je vous explique. J'ai suivi ses recommandations à la lettre pendant plusieurs jours, sans voir aucune amélioration. Au contraire, j'avais de plus en plus mal. J'ai aussi remarqué que mes bras me faisaient moins souffrir quand je les utilisais légèrement, en faisant du ménage par exemple ou la vaisselle. J'ai donc tricoté quelques mailles (juste quelques-unes, promis), en faisant des pauses très fréquemment et mes douleurs n'ont pas augmentés. Je dirais même qu'elles ont un peu diminué.

Par contre, concernant l'ordinateur, j'ai dérapé dans les derniers jours... Je l'avoue, je suis coupable d'avoir un peu abusé du clavier... Mais j'arrêtais quand mes bras commençaient à se fatiguer. Et j'adoptais une position irréprochable. C'est que j'ai un nouveau projet de blogue, voyez-vous... Je vous en reparlerai quand le tout sera finalisé, si, évidemment je mène mon projet à terme. Je vous donne tout de même un indice : ça concerne la cuisine.

Alors pour mes tendinites, rien n'est encore réglé et je verrai bien ce qu'en dit mon physio demain... Je rencontre aussi mon médecin de famille lundi prochain et je lui demanderai par le fait même son avis.

Numéro 6 : Dernière nouvelle pour aujourd'hui : je re-re-re-re-tourne à l'école. Ben oui, encore! Je vous rappelle que j'avais débuté un DEP en secrétariat en février 2012 et que j'avais du me résoudre à cesser mes études six mois plus tard en raison de la fatigue, mais aussi de problèmes de concentration. Cette fois-ci, la charge de travail est moindre puisqu'il s'agit d'une Attestation de spécialisation professionnelle en lancement d'une entreprise.

Oui, oui, vous avez bien lu : lancement d'une entreprise! Il y a des projets dans l'air, mais pour ça, il faut que mes bras coopèrent... Qu'à cela ne tienne, je me suis inscrite tout de même au programme et on verra bien où tout cela me mène. L'entrée se fait en septembre, à raison d'une journée par semaine, pendant 13 semaines. Je suivrai mes cours au Centre de formation et de coaching d'affaires pour femmes.

Pour m'y rendre, je dois prendre deux autobus et ensuite le métro. Il est à parier que vous risquez de m'entendre chialer quelque fois sur le transport en commun. C'est tellement plaisant de voyager tout tassé à l'heure des étudiants, de recevoir des coups de sacs (ou de saccoches) dans le visage, de sentir les bonnes odeurs d'humidité, de pieds, de boule à mites et d'haleine pas fraîche, de passer proche de tomber la face la première sur le plancher parce que le chauffeur vient de freiner brusquement... Et ça c'est sans parler des pannes de service. Croyez-moi, ça ne me manquait pas!

mercredi 15 mai 2013

Repos (très) forcé

Je vous écris un tout petit mot... Dans mon dernier billet, je vous parlais de mon boisé qui avait passé au feu. Eh bien, il n'y a pas que les broussailles qui brûlent, mes bras aussi... Mes deux tendinites ont repris des forces et je suis au repos forcé, ordre de mon physiothérapeute.

On oublie donc, pour au moins une semaine, le tricot (m'entendez-vous pleurer?), l'ordinateur, l'écriture à la main et tous les autres travaux qui demandent de forcer un tant soi peu avec les bras, ce qui inclue par le fait même le ménage. Bon, c'est bien beau, mais que reste-t-il à faire??? Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais dans une journée, nous utilisons nos bras presque tout le temps. Si au moins l'un des deux fonctionnait, mais non...

Alors vous m'excuserez de ne pas vous écrire pendant ce laps de temps et de ne pas répondre à vos commentaires... Sachez que je les ai tous lus et que je continue de lire vos blogues respectifs. D'ailleurs, quand l'envie est trop forte, j'avoue que je triche et que je vous laisse un mot. Non mais il ne faut pas exagérer tout de même.

Alors, qu'est-ce que je fais en attendant (impatiemment) que mes (maudits) bras prennent du mieux? Je lis. Notamment la série Tunnels de Roderick Gordon et Brian Williams. C'est pour les ados, mais j'y trouve mon compte. C'est un peu violent par contre...


Mais lire me donne soit mal dans le cou ou encore mal aux bras (il faut bien tenir le livre), alors j'entrecoupe mes lectures en écoutant des séries télé. Présentement, je suis accroché à Haven, une série basée sur un roman de Stephen King. Je n'ai regardé que quatre épisode, mais je suis déjà accro!

Sinon, et bien Chéri et moi allons faire la vaisselle dans le bain ce soir. Oui, oui, dans le bain. Notre robinet de cuisine est décédé en plein souper de fête des mères avec 12 invités dans le salon et selon les conseils de notre ami plombier, il est préférable d'attendre l'aide d'un professionnel puisque ledit appareil a été installé en imbécile (je cite notre ami). Plombier amateur (Chéri) a bien essayé de remettre en place le boyau qu'il avait lui-même déconnecté, mais le joyeux tuyau s'est détaché, causant par le fait même une inondation sous l'évier. J'espère que les voisins du bas resterons au sec... Évidemment, le cataclysme est survenu lorsque plombier amateur était au travail alors c'est moi et moi seule qui a dû tout éponger.

L'évier étant maintenant hors d'usage, la vaisselle continue de s'accumuler sur le comptoir et avec tout ça, le souper n'est pas prêt... Et j'ai maintenant mal au bras, alors je vais vous tirer ma révérence... J'espère être de retour bientôt et sachez que nous prenons bien soin de mes bras : chaud, froid, crème anti-inflammatoire, repos, atèles. Je suis même rendue que je leur parle. Je leur demande de guérir vite, parce l'envie de tricoter, c'est difficile à contrôler!

mardi 7 mai 2013

Mon boisé brûle... encore


Je vous ai parlé à plusieurs reprises du Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies (dans ce billet, dans celui-ci et encore dans celui-là). Depuis l'arrivée du printemps, nous nous y rendons plusieurs fois par semaine. Jusqu'à tout récemment, nous n'y faisions que de la randonnée pédestre puisque le vélo de route de Chéri n'était pas adapté aux sentiers de gravelle.

Cependant, depuis dimanche dernier, Chéri a un nouveau vélo et tous les sentiers non pavés nous sont désormais accessibles. Yé! Il a opté pour un Écovélo de l'entreprise sans but lucratif SOS VELO.


Hier soir, soit lundi, nous roulions tranquillement (en voiture) sur l'autoroute 40 à la hauteur de Pointe-aux-Trembles, lorsque nous avons aperçu une colonne de fumée en provenance, nous semblait-il, du Parc-nature. L'inquiétude nous a pris et la curiosité l'ayant emporté, nous sommes allés fouiner près de l'entrée du parc.

Et c'est là que nous avons réalisé que notre boisé était la proie des flammes... Plusieurs camions de pompier étaient sur place et on voyait clairement, dans la noirceur naissante, des flammes s'élever au-dessus des arbres... 

C'est avec le coeur gros et avec beaucoup d'inquiétude que nous nous sommes résignés à retourner chez nous... Ce matin, Chéri est passé devant le boisé en se rendant au travail et, heureusement, tout semblait rentré dans l'ordre. Radio-Canada a d'ailleurs parlé de l'incident au téléjournal de 18 h.

Bon, je l'avoue, je suis une vraie fouine... Alors ce soir, nous avons enfourché nos vélos et nous avons été constater l'étendue des dégâts. Comme il s'agissait d'un feu de broussailles, les arbres ne semblent pas avoir été trop touchés. Voici à quoi ressemblait le site de l'incendie vers 19 h 30 (je crois) mardi soir.




Nous avons remonté sur nos montures et nous avons poursuivi notre randonnée. Quinze minutes plus tard, nous avons rejoint la rue Sherbrooke au moment même où la sirène de la caserne de Pointe-aux-Trembles retentissait. Nous avons alors levé les yeux et nous avons vu une colonne de fumée s'élever à nouveau du Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies... Le camion est passé en trombe devant nous...



Je ne sais pas comment le tout s'est terminé puisque nous avons poursuivi notre route, mais je trouve très bizarre que deux incendies se soient déclarés sensiblement aux mêmes heures lundi et mardi soir... Surtout que lors de notre passage tout était calme... J'espère que les pompiers réussiront à nouveau à maîtriser l'incendie sans qu'il y ait trop de dégâts... Il m'est précieux, mon boisé...

vendredi 3 mai 2013

Pourquoi je ne suis ni végétarienne, ni végétalienne


Récemment, j'ai été surprise de constater que plusieurs personnes de mon entourage croyaient, à tort, que j'étais végétarienne ou même végétalienne. Eh bien non, je consomme de la viande, bien qu'en petite quantité, et certains produits que les végétaliens ne mangent pas comme le miel. Il est vrai toutefois que depuis que j'ai débuté mon régime hypotoxique je ne prends plus de produits laitiers, sauf occasionnellement, quand je suis invitée ailleurs ou lorsque je vais au restaurant. Je mange aussi du poisson et des fruits de mer, à l'occasion.

Au cours des dernières années, je me suis beaucoup questionnée sur le contenu de mon assiette. J'ai commencé par m'intéresser uniquement à la nature de ce que j'y mettais en portant attention notamment au gras, au sel, au sucre, aux grains entiers ou encore à la quantité de fruits et légumes qui s'y retrouvaient. J'ai débuté cette démarche pour une question uniquement de santé.

Par la suite, je me suis penchée sur la qualité des aliments que je choisissais, et ce toujours dans le but d'avoir une santé optimale. Petit à petit, je me suis tranquillement tournée vers le bio. Maintenant, notre alimentation est presque entièrement constituée d'aliments issus de l'agriculture biologique, et ce même pour ce qui est de la viande.

Dernièrement, j'ai enfin osé m'intéresser aux conditions d'élevage des animaux et aux pratiques de l'agriculture industrielle. Je dis "oser" parce que je savais depuis longtemps que ce que je risquais d'y découvrir n'allait pas me plaire. Si je ne l'ai pas fait avant, c'est que j'avais d'autres chats à fouetter (notamment combattre un cancer et tenter de me relever de cette expérience). J'avais d'autres préoccupations qui prenaient toutes la place.

Ceux qui me connaissent personnellement savent que j'adore les animaux. Je suis incapable de voir des images de cruauté et oui, j'ai de la difficulté à accepter le fait que des bêtes toutes aussi attachantes les unes que les autres se retrouvent au bout de ma fourchette. Je m'émeus devant une vache, je flatte les boeufs, je ris en regardant des poules, je trouve les cochons mignons et j'ai envie de câliner les agneaux. Et je me mets littéralement à pleurer lorsque je croise un camion rempli de petites bêtes toutes cordées les unes sur les autres qui se dirigent vers l'abattoir. Ça m'est arrivé pas plus tard qu'hier.


Comprenez-moi bien, j'adore le goût de la viande, mais, dans cette optique, j'avais diminué drastiquement, au cours de la dernière année, ma consommation. En fait, je n'en mangeais pratiquement jamais. Mes repas étaient des plus équilibrés et je m'assurais d'avoir tous les éléments nutritifs nécessaires à une bonne santé, vous pouvez me croire. Mais je me sentais comme un vieux ballon dégonflé... Je n'avais pas d'énergie (en fait, j'en avais moins que le peu que j'ai habituellement). Je me traînais.

Puis, parfois, je mangeais (avec plaisir) un peu de ma sauce à spaghetti à la viande et oh, je pétais le feu. À un autre moment, Tantine nous invitait à souper et elle nous préparait un succulent filet de porc sauce à l'érable et je pouvais jouer aux cartes jusqu'à minuit sans en être affectée le lendemain. Quelques semaines plus tard, Papa me préparait son fameux steak sauce aux poivres sur le BBQ (c'est le king du BBQ) et je sautais partout pendant toute la soirée.

Une fois de retour à la maison, je mangeais avec bonheur mon tofu, mon tempeh, mes noix, mes légumineuses, mon seitan, mes fruits, mes légumes et mes grains complets et je m'endormais sur le divan... Je me suis donc forcée (je n'aime pas cuisiner la viande) à réintégrer un petit morceau de poulet par-ci par-là. Puis une petite boulette de viande. Puis un oeuf ou deux. Et mon énergie est tranquillement revenue jusqu'à ce que je sois capable de passer à travers ma journée sans tomber endormie matin, midi et soir.

Mais bon, connaissez-vous cette émotion que l'on appelle la culpabilité? Et bien je la ressens maintenant. Je me sens coupable de manger de la viande. Nous avons tous nos convictions profondes, notamment en ce qui concerne notre alimentation et je ne veux aucunement remettre les vôtres en question. Nos choix alimentaires nous appartiennent et loin de moi l'idée de culpabiliser qui que ce soit en raison du contenu de son assiette. Je crois qu'il est important que nous soyons informés, mais je déteste les remontrances à outrance. 

Non, je parle ici uniquement de ce que je ressens, moi, par rapport à ma consommation de viande (et de poisson). L'alimentation est souvent un sujet tabou, surtout quand on va à contre-courant. Dans la dernière année, je m'en allais vers le végéta-rien ou lien, ce qui créait des remous. Maintenant, je me sens jugée pour avoir remis la viande dans mon assiette, en plus de me sentir inconfortable d'adopter le régime hypotoxique (sans produits laitiers, sans gluten et sans céréales, en résumé). Je trouve difficile d'assumer le contenu de mon assiette...