Peut-être le savez-vous, ou pas, mais
j'adore la neige. Vraiment. Je dois vous avouer que j'ai prié le ciel pour
qu'il nous envoie quelques flocons afin d'avoir un temps des fêtes tout blanc.
Je crois que le ciel m'a bel et bien entendue, mais je crois aussi que j'ai mis
un peu trop d'ardeur dans mes prières... Désolée! N'allez cependant pas croire
que je vais me plaindre! Avec 45 cm de neige, moi, je suis comblée!
Par contre, jeudi, j'ai un peu sacré. Tout
ça parce que j'ai eu la bonne idée de sortir pour me rendre à mon rendez-vous
chez le physiothérapeute. Ces rencontres d'une heure me font un bien fou, mais
surtout, je ne voulais pas risquer de devoir payer des frais pour l'annulation
de mon rendez-vous. Avoir su qu'il n'y avait pas de frais, je serais restée
bien au chaud à la maison, un tricot dans les mains...
J'ai plutôt pris mon courage à deux mains
et je suis allée affronter la tempête. Le chemin pour me rendre sur place ne
fut pas trop pénible et je me suis rendue sans problème à destination. Une
heure plus tard, le dos et le cou bien calmes et reposés, j'ai remis ma tuque
de chien, mes gants, mon foulard et mes grosses bottes afin de retourner à la
maison. C'est là que les choses se sont compliquées, puisque les éléments
s'étaient déchaînés pendant cette toute petite heure.
Par chance, le proprio du salon de coiffure
Complicité de Pointe-aux-Trembles (oui, je nomme mon bon samaritain!) est venu
donner quelques coups de pelle afin de dégager ma voiture du banc de
neige qui s'était formé tout autour. Un gentil déneigeur a aussi passé la
gratte derrière ma bagnole et j'ai ainsi pu sortir de mon trou sans aucun
problème. Je me trouvais bien bonne et je me demandais même ce que tout le
monde avait à faire un si grand cas de la température. Ben voyons, y'en a pas
de problème! J'aurais mieux fait de me taire...
J'ai ensuite pris la rue Sherbrooke et j'ai
suivi, à la file indienne, la voiture devant moi. Elle ne roulait vraiment,
mais vraiment pas vite. Selon mon hypothèse, le chauffeur était effrayé. Il
faut dire qu'on ne voyait rien à quelques mètres devant. Ma théorie s'est
confirmée quand la personne devant s'est rangée sur le côté afin de me laisser
passer. Connaissant cette rue comme le fond de ma poche, j'ai pris la pole
position sans problème. Et je me suis redit, ben voyons, ça roule très bien, il
n'y a rien là!!!
J'ai ensuite eu la brillante idée d'arrêter
au Tim Horton afin de me prendre un bon Cappucino glacé. Grosse erreur... Je
n'ai eu aucune difficulté à me stationner, mais, pour ressortir de là, ce fût
plus compliqué. Avance, recule, avance, pelte un peu, recule, tourne à gauche,
tourne à droite et ouf, voilà, je roule. Puis, pouet, pouet, je n'avance déjà
plus et je n'ai fait que deux mètres...
On recommence, avance, recule, avance,
recule, bon vous voyez le genre, et c'est reparti pour un autre deux mètres,
puis je m'enlise encore. Je tiens à spécifier qu'à cette étape, je suis
toujours dans le stationnement du Tim Horton où a lieu une véritable réunion de
déneigeurs qui regardent en se marrant la tite dame se démerder pour essayer de
retourner dans la rue. Évidemment, aucun de ces gentils messieurs n'a pris
trois minutes pour faire un chemin dans le stationnement. Débrouillez-vous
braves gens.
Après au moins vingt tentatives, j'ai
finalement pu accéder à la rue. J'ai ensuite fait un virage dans ma propre rue
et, stop, je suis restée prise là, tout juste à côté de deux personnes qui
jasaient allègrement en plein milieu du chemin. Pas question pour eux de se
tasser ou de m'aider dans mon malheur. Je m'en suis tout de même sortie et j'ai
rebroussé chemin afin de reprendre la rue Sherbrooke qui était moins
enneigée.
Mes vitres étaient buées à l'intérieur et glacées
à l'extérieur. J'ai d'ailleurs failli emprunter le mauvais sens de la
circulation...J'ai eu peur, mais je me suis rendue de peine et de misère à deux
coins de rue de chez moi. Victoire!!!
Euh, non...
Aussitôt engagée dans la rue, ma voiture
s'est enlisée. J'ai repris les mêmes gestes qu'auparavant (vous vous souvenez :
avance, recule, sors la pelle et on recommence jusqu'à ce que ça avance.) J'ai
avancé, puis tourné le coin, j'ai accéléré et là, je voyais enfin mon condo, au
loin. Puis, plus rien, on n'avance plus... J'ai essayé de me sortir de là, avec
l'aide d'un voisin, mais n'en pouvant plus (j'étais en sueurs et presque en
pleurs), j'ai téléphoné à Chéri qui jouait au PS3 bien calmement et au chaud
dans la maison afin qu'il me vienne en aide. J'ai envie de vous dire que je lui
en voulais terriblement à cette étape puisque c'était lui qui m'avait
encouragée à sortir pour mon rendez-vous alors que moi, je voulais l'annuler.
Laissez-moi vous dire qu'il va en entendre parler longtemps.
Notre rue était impraticable, du moins pour
une petite Prius, et le stationnement derrière notre condo n'était pas déneigé,
alors nous avons creusé un banc de neige et nous avons mis la voiture dans le
trou. Ouf, mon cauchemar était terminé. En fait, je le croyais. Je me voyais,
au sec (j'étais trempée de la tête au pied et j'avais la tuque de travers),
sirotant mon café glacé, mes aiguilles à la main, mais c'était sans compter mes
voisins...
On n'y peut rien Chéri et moi, quand on
voit des gens dans le besoin, nous ne pouvons nous empêcher de les
aider. Il y avait trois voitures de prises en plein milieu
de la rue et nous avons donc sorti pelles et traction aid (plaques d'adhérence
en bon français) afin d'aider un peu tout le monde. C'est lorsque la météo nous
rend la vie difficile que l'entraide apparaît enfin et j'adore cet esprit de
proximité qui se développe entre nous, braves nordiques.
La prochaine fois, avant de prendre la
route sous les flocons, je vous promets d'écouter la météo au préalable. Je
l'avais fait la veille de la tempête, mais miss météo m'avait dit que nous
n'aurions qu'une quinzaine de centimètres... Méchante différence!
Je vous laisse sur ces images croqués hier
soir. Je me suis amusée comme une enfant!!!!