jeudi 19 avril 2012

Maudit corps de merde


Bon c'est dit et désolé si c'est un peu cru, mais je n'en peux plus.

J'en ai ras le pompon, ras le bol. Je suis découragée, vous n'avez pas idée.

Je suis en train d'en venir à la conclusion que mon corps ne veut plus bouger, qu'il en a vu assez avec les traitements et que maintenant il vise le divan, un point c'est tout. Et même là, depuis quelque temps, mon repose-fesses préféré me donne lui aussi mal partout.

J'ai tout essayé en terme d'activités physiques et les résultats sont toujours les mêmes : mon corps ne les supporte pas et il me le fait savoir de mille et une façons désagréables, je vous épargne les détails.

Dernièrement, j'ai suivi les conseils de mon entourage, mais surtout de mon oncologue : j'y suis allée mollo, très mollo. De la marche, un point c'est tout. J'adore, ça me fait du bien et je constate que mon endurance augmente LÉGÈREMENT. Rien à voir avec ce qui se produisait avant mon cancer puisque les améliorations sont minimes, et ce malgré les efforts fournis, mais c'est tout de même ça. Et la marche me permet de découvrir de nouveaux endroits, satisfaisant par le fait même mon esprit curieux. Et c'est une activité qu'on peut pratiquer en couple, même si Chéri doit se freiner dans ses élans pour marcher à ma vitesse (je pense sérieusement à lui acheter une petite laisse).

Alors, maintenant que j'ai intégré la marche à ma routine quotidienne, vlan, une autre barrière qui se place devant moi. J'ai mal à l'omoplate. Un mal dérangeant qui m'empêche de dormir la nuit. Un mal qui me rappelle de mauvais souvenirs et qui me terrorise. Le mal que j'ai eu juste avant qu'on découvre mon cancer et qui, selon certains médecins, pouvait être causé par la tumeur.

Cette douleur lancinante et handicapante, je la traîne depuis la fin de 2004, à des intensités qui varient entre "aucune douleur" et "c'est intolérable". En 2005, pour contrôler cette douleur, les médecins m'ont administré de fortes doses de narcotiques extrêmement puissants pendant tout le temps où j'ai été hospitalisée.

Maintenant que je suis "guérie", j'ai encore mal, mais je me retrouve seule face à ma souffrance, avec comme seul remède un pot d'acétaminophène inefficace.

J'ai bien vu quelques spécialistes, dont une rhumatologue, mais personne n'arrive à mettre le doigt sur le bobo et on me répète sans cesse : "Tout est normal, Madame." Ben oui, c'est normal d'avoir mal sans cesse et de passer des nuits entières à tourner dans le lit ou à se promener d'un divan à l'autre dans l'espoir de trouver enfin une position légèrement confortable.

Je vois présentement une physiothérapeute, mais après un seul traitement, je ne peux me prononcer sur son efficacité...

Et s'ajoute à ça "l'autre" douleur, celle à la poitrine. Celle qui m'élance plusieurs fois par jour, directement à l'endroit où se trouvait ma masse... J'en ai parlé à mon "joyeux" cardiologue mardi et, comme à son habitude, il a balayé le tout du revers de la main en me répétant sa phrase fétiche : "C'est rien ça, c'est pas grave, on se revoit dans un an."

Mon corps me fait souffrir et j'en ai assez. Je me rends compte que mes souffrances physiques influencent énormément mon état d'esprit. Quand la douleur se pointe, je suis déprimée, découragée, démotivée et je mangerais quantité de chips, chocolat ou autres aliments camelotes pour essayer de retrouver un peu de plaisir, pour oublier...

19 commentaires:

  1. Et dire que je me plaignais pour ma dent...tout est relatif devant ce que tu endures! Gros câlin collectif xxx

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    1. Merci, tu es gentille.

      Un mal de dent n'est pas agréable non plus, je compatis avec toi! En fait, ce n'est pas tant l'intensité de la douleur qui me dérange, mais le fait que je n'arrive pas à la contrôler ou à la comprendre...

      Mais bon, j'ai eu un beau vendredi malgré tout et j'ai même réussi à faire mon ménage!

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  2. Oooooh ! Pas agréable tout ça. C'est si important de se sentir bien physiquement. Car sinon, c'est vrai que c'est difficile sur le moral. Essaie de revoir ton doc si tu es vraiment inquiète. Et continue à marcher au moins un peu. Ce que tu peux. C'est toujours mieux un peu que pas du tout. Prends soin de toi.

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    1. Merci.

      On prend souvent notre bien être physique pour acquis, mais c'est quand on le perd qu'on se rend compte à quel point c'est important. Je donnerais cher pour avoir quelques semaines de répits...

      J'ai pris une petite pause pour la marche, mais aujourd'hui je me suis fait aller avec la balayeuse et la vadrouille, toute une dépense énergétique, c'est moi qui te le dis!

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  3. Je comprends ce que tu ressens Ellora. Quand on est touchés par quelque chose, la crainte que ça revienne nous guette constamment. Je ne m'étendrai pas ici sur le sujet, c'est un peu personnel mais je pourrais t'en jaser longtemps.

    Je t'ai déjà dit aussi que mon chum a avait eu un cancer...ces derniers temps, il a une douleur qu'il n'aime pas. Je ne suis pas sans penser à tout ça. Il voit le médecin dans une semaine.

    Enfin, mon commentaire n'est pas des plus rassurants mais il se voulait davantage empathique.

    Une dernière chose que je peux te dire, entre les deux oreilles, quand ça travaille fort et qu'on s'imagine un tas de choses non fondées, non prouvées, le corps réagit. N'oublie pas ça, tes douleurs à la poitrine, je suis certaine que le stress y est pour beaucoup, et je parle en connaissance de cause ;)...

    Bon vendredi, gâte-toi avec un bon chip sel et vinaigre, tu as le droit ;)

    Michèle

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    1. Humm, j'ajouterais que notre inquiétude peut aussi s'étendre à notre entourage immédiat ou non... J'essaie de me résonner, mais parfois mes pensées déraille et imaginent le pire.

      Si le coeur t'en dit, j'aimerais bien que tu me tiennes au courant pour ton chum...

      Ah, un bon chips (ce soir ce sera au bbq) avec un verre de lait, le paradis!

      Je te souhaite un beau vendredi soir et un bon petit verre de vin pour relaxer peut-être?

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    2. D'accord, je te tiendrai au courant des développements. Est-ce que ça fonctionne pour t'envoyer un mail sur ce blogue? J'essaierai alors de cette façon, pour ne pas que tout le monde lise ;)...

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    3. Merci, c'est gentil.

      J'ai essayé de m'envoyer un email à moi-même, mais sans succès, alors je te laisse mon adresse :

      ellora_dahnan@hotmail.com

      Bonne fin de semaine!

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    4. C'est noté, merci ma belle!

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  4. Je comprends ton angoisse. La douleur qu'on ne peux plus endurer et quand on se sent si seule sur un divan à attendre que ça passe. tu viens de vivre un grand stress avec ton déménagement. Qu'on le veulle où pas,on dépense un peu plus d'énergie et aussi ton retour à l'école c,est angoissant aussi n'est-ce-pas? Tes médecins te confirment que tout va bien et tu fais de ton mieux de ton côté. je crois bien qu'ils vont touver un moyen pour t'aider. Gâtes toi ma belle Ellora,Fais toi des petits plaisirs dans ta journée.

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    1. Merci, j'apprécie beaucoup ton commentaire. J'ai eu ma physio hier et je crois qu'on commence tranquillement à comprendre ce qui pourrait causer ma douleur. On est dans les essais et les erreurs.

      Aujourd'hui, j'ai réussi à la diminuer un peu, c'est encourageant. Et je confirme : je me suis fait plaisir!

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  5. Nous te connaissons assez pour comprendre ce que tu écris, les souffrances endurées et aimerions t'en soulager. Nous ne pouvons t'aider que par nos mots.

    J'imagine, comme Michèle, que les derniers événements y sont pour quelque chose. Il y a aussi ce passé qui ajoute à la douleur mais qui n'est peut-être pas justifié. À ce sujet, il faut croire ton médecin.

    Ça ne soulage pas les maux, je sais mais si ça pouvait seulement aider à supporter le tout, en attendant que ça aille mieux... car ça ira mieux.

    Grand-Langue

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    1. Merci, les mots peuvent effectivement soulager, on se sent moins seule, on se sent comprise et au final, notre moral remonte un peu.

      J'avoue que j'ai encore beaucoup de difficulté à faire confiance aux médecins. Je me suis plainte longtemps avant qu'ils découvrent que j'avais un cancer. Mais j'imagine qu'un jour, la confiance reviendra, tranquillement.

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  6. Il y a de ces situations où parfois les mots sont superflus surtout lorsque nous n'avons pas connu cette souffrance que tu endures.

    Alors, je me permets de t'envoyer des ondes positives. J'en ai beaucoup qui n'attendent que ça...

    Bonne journée et fin de semaine belle jeune femme courageuse.

    Marjo

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    1. Merci, c'est très gentil et comme j'ai eu une belle journée malgré quelques épisodes très douloureux, je me dis que les ondes positives ont sans doute atteint leur but. J'ai même été surprise d'avoir autant d'énergie!

      Bonne fin de semaine à toi.

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  7. Je n'ai pas les mots pour te soulager, juste pour te dire que tu m'épates de l'autre coté de l'Atlantique. Tu te bats depuis de longues années contre un ennemi invisible alors oui, tu as le droit de chialer et de crier que c'est pas juste. Le pire c'est certainement de ne pas savoir, pas savoir d'où vient cette douleur ni comment la soulager. J'espère de tout coeur que tu trouveras rapidement une solution, et d'ici là, fais toi chouchouter !

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    1. Ça fait du bien parfois de laisser éclater sa colère, ça soulage de certaines tensions.

      Tu as bien raison, ne pas savoir et ne pas comprendre, c'est très difficile. Et moi, j'aime quand les choses sont claires, nettes et précises!

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  8. Ma Puce,
    Je me sens tellement impuissant face à cette douleur persistante
    que j'en rage. Je ne peux que t'offrir mon affection.
    Suez triste
    :-((
    :'-(

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Merci pour vos commentaires! Ça m'encourage à continuer!