Mes yeux...

Ouin... Je ne suis pas très bavarde ces temps-ci sur mon blogue... J'ai mal, voyez-vous et mon moral est à plat... J'ai mal à l'oeil. Oui, encore. L'oeil droit cette fois-ci. Fin août, c'était le gauche. Ils s'échangent ça. Une fois c'est l'un, ensuite c'est l'autre. Si vous voulez lire mon chialage sur le sujet, rendez-vous ICI ou ICI.

Je n'avais aucune envie d'aller consulter puisqu'on m'a examiné les yeux de tous bords tout côté à maintes reprises au cours des dernières années sans réussir à trouver mon problème. Et au risque de me répéter, j'haïs ça, j'haïs ça, j'haïs ça, me faire jouer dans les yeux. C'est ma phobie. Mais là je n'en pouvais plus et Chéri non plus. Mes yeux m'ont fait souffrir tout l'été et quand j'ai mal, j'ai un air de beu (pas de boeuf, de beu.) Ajouter à tout cela le fait que je n'arrête pas de manquer l'école parce que je suis incapable de travailler devant un écran d’ordinateur et ça fait déborder le vase. Un vase déjà trop plein, d'ailleurs.

J'ai donc pris rendez-vous dans une clinique privée avec un ophtalmologiste. Est-ce utile de dire que je n'avais aucunement envie de m'y rendre??? D'ailleurs, ma tête non plus n'en avait pas envie : j'ai failli m'engager avec ma voiture dans un sens unique. Heureusement qu'un monsieur affolé m'a fait de grands signes...

Par chance, Chéri est venu me rejoindre et c'est avec plaisir que je lui ai remis le volant entre les mains. Mais avant de songer à revenir, il fallait tout d'abord aller au (maudit) rendez-vous... Nous avons eu beaucoup de plaisir dans la salle d'attente à regarder pendant une bonne demi-heure des images en boucle de coloscopie. Ça change les idées de voir l'intérieur des intestins d'un inconnu... Et ça rappelle des souvenirs…

J'ai ensuite été torturée par l'assistant du médecin qui m'a fait des tests tout aussi désagréables les uns que les autres. Pauvre de lui. Il m'a confié qu'il avait eu une cliente comme moi la semaine précédente (lire : une cliente difficile et terrorisée) et qu'il avait prié pour ne plus jamais en rencontrer de ce genre. Désolée, en voilà une autre. Tous les résultats étaient bien beaux : ma pression oculaire est normale, tout comme ma cornée. Yé. 

Puis, j'ai été vue par le médecin qui, lui, ne m'a pas torturée, mais seulement examinée dans le blanc des yeux. Par contre, il a massacré son français, mais ça, c'est une autre histoire. Cinq minutes plus tard, oh miracle, j'ai reçu un diagnostic clair et précis. Roulement de tambour...

Sécheresse oculaire extrême chronique causant une inflammation de la paupière.

J'ai les yeux secs. Très secs. Trop secs.

Cette situation pourrait être causée par les traitements de chimio que j'ai reçus. Et la ménopause n’aide en rien. La « bonne » nouvelle dans tout ça, c'est que selon l'ophtalmo, c'est chronique. Chronique comme dans « à vie » ou « pour toujours ». (Vous comprendrez ici que je suis ironique). Alors, qu'est-ce qu'on fait avec ça? 

Premièrement, on change mes larmes artificielles pour des gouttes ophtalmiques plus performantes et on en met, dans chaque oeil, de six à sept fois par jour.

Deuxièmement, je dois me mettre de la pommade dans chaque oeil une fois par jour, au coucher. Pour quelqu'un qui a une phobie des yeux, se mettre de la pommade TOUS LES JOURS JUSQU'À LA FIN DE SES JOURS, c'est cauchemardesque.

Troisièmement, je dois me faire des compresses d'eau chaude deux fois par jour pendant cinq minutes.

Quatrièmement, je dois me rincer les paupières (les yeux fermés, évidemment) avec du shampoing pour bébé deux fois par jour.

Et finalement, je dois cligner des yeux plus souvent, surtout quand je travaille à l'ordinateur (je cligne en ce moment).

Un beau programme. Je dois revoir le médecin dans deux mois et si ce traitement ne fonctionne pas, on me mettra des bouchons. Hein??? Des bouchons??? On parle de mes yeux là. J'ai de la misère à me mettre des gouttes et on veut me mettre des bouchons pour arrêter l'écoulement de je ne sais trop quoi. Panique totale.

Laissez-moi vous dire que je vais appliquer mon programme d'hydratation intense à la lettre afin d'éviter la pose de bouchons, c'est garanti! J'ai déjà commencé d'ailleurs et jusqu'à maintenant, mes yeux se sentent un peu mieux. Ce qui me soulage le plus, c'est la pommade. Je ne me rendais pas compte à quel point j'avais les yeux secs. Après l'avoir appliqué hier soir, je me suis écriée : "Wow, j'ai les yeux gras!!!" Contrairement à mes habitudes, je n'ai pas eu à me mettre des gouttes en plein milieu de la nuit...

Reste à voir si ce diagnostic sera le bon... En attendant, j'ai dû prendre une pause d'école... Je n'y arrive plus... J'ai d'énormes problèmes de concentration, entre autres. Alors je me suis entendue avec l'école pour prendre quelques semaines de congé. Ça me fait suer (je suis polie, sinon je dirais des gros mots). Je crois que je suis rendue au bout de mes capacités d'adaptation… Un rien me met KO. Je me sens prise dans les câbles...

Mais étant qui je suis, j'ai déjà commencé à établir un plan d'action. J'ai rendez-vous avec mon médecin de famille la semaine prochaine, je suis inscrite à des ateliers sur la gestion du stress et, au début du mois d'octobre, je serai évaluée par une intervenante du CLSC afin de m'orienter vers un suivi psychologique. Avouons-le, je n'accepte pas encore mes limites physiques, je suis anxieuse, je suis stressée, j'ai de la difficulté à accepter mon infertilité et mes problèmes de santé physiques me vident de mon énergie...

Tout n'est pas complètement noir par contre, puisque j'avais un examen de traitement de texte ce matin et, bonne nouvelle, j'ai réussi! Je peux donc me reposer l'esprit tranquille... en mangeant du Cake aux courgettes de Ricardo avec une bonne soupe. Je vous présente la recette demain!