mercredi 31 juillet 2013

L'importance de mettre le nez dehors

Je réfléchis beaucoup ces temps-ci et ça me fait du bien. Aujourd'hui j'ai pris conscience d'une chose importante : le monde extérieur me fait peur. En psychologie, on dirait que je fais de l'évitement. 

Mon corps et ses réactions sont difficiles à comprendre. Pour moi, sortir à l'extérieur de la maison signifie m'aventurer dans un environnement que je ne contrôle pas. Je suis donc, en quelque sorte victime des éléments qui m'entourent. 

Ainsi, mes poumons fragiles sont affectés par la fumée de cigarette, par la pollution ou par la présence d'escaliers. Mon corps souffre de la chaleur, du froid, de l'humidité ou des grands vents. Je suis souvent fatiguée pour un rien. Je suis presque toujours essoufflée à un moment ou à un autre. J'ai des maux de tête qui vont et qui viennent. J'ai des problèmes avec mon thermostat interne : j'ai chaud, j'ai froid, j'ai chaud, j'ai froid, etc. J'ai des problèmes de concentration et de mémoire. J'ai tour à tour mal à l'oeil, mal dans le cou, mal à l'omoplate, mal aux bras, alléluia. Mon corps n'est plus comme "avant".

Bref, sortir de la maison, pour moi, est toujours pénible. J'y arrive plus aisément lorsque Chéri m'accompagne. Les mêmes malaises se présentent, mais j'ai quelqu'un sur qui compter et la présence de mon amour suffit à me motiver à bouger malgré mes inconforts. Comprenez-moi bien, je suis une personne active. J'aime bouger, j'aime découvrir, j'aime marcher, j'aime la nature et ses quatre saisons, mais mon corps me pèse... Je fais beaucoup d'activités avec mon homme, mais une fois seule, je n'ose pas. Je n'ose plus.

 Effectivement, au fil du temps, tranquillement, sans que j'en aie vraiment conscience, je me suis repliée sur moi-même. Pendant des années, j'ai bravé l'adversité et j'ai osé m'aventurer malgré les défis du monde extérieur, mais tout doucement, je me suis découragée et j'ai eu envie d'abandonner mon combat. Le plaisir de découvrir le monde s'en est allé.

 J'en suis là maintenant et je me rends compte que je ne profite plus des saisons comme avant. Le temps me file entre les doigts sans que j'arrive à en savourer tous les moments. Je me suis isolée et l'extérieur me manque. Ce soir, ça m'a frappée de plein fouet : je m'ennuie du soleil, du vent, du rire des enfants... Être dehors me manque. J'ai besoin de grand air. Alors j'ai osé et je suis sortie de ma zone de confort.

J'ai pris ma chaise de camping bleu et je me suis campée en bordure de la piscine où nageait Chéri afin de lire sous un arbre. C'est un début. Il reste du chemin à faire pour retrouver confiance en mon corps et pour accepter ses limites, mais prendre conscience du problème est le premier pas vers la guérison. Demain, je vais lire sur mon balcon.


8 commentaires:

  1. bonjour!

    Le premier pas est toujours le plus difficile et tu l'as franchis.
    Tu peux maintenant poursuivre ton chemin à ton rythme.
    Petit train va loin.

    Bon courage
    Fervente lectrice
    Suez
    XXXXXXXXXX

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  2. Comme ça me fait du bien de te lire. Je vie un peu la même chose mais sous une autre forme. Je ne l'admettrais probablement jamais autrement que sous l'anonymat mais j'ai de la difficulté à sortir seule de chez-moi. Je n'aime pas affronter les autres seule. Je ne suis pas à l'aise, je suis gênée, je ne sais pas trop exactement mais il est rare que je vais aller dans un endroit nouveau pour la première fois seule. Je dois me parler. Je n'ai pas peur des foules, j'ai un peur du regard des autres.

    Je te trouve très bonne d'avoir mis le doigt dessus le "problème" pour toi et de vouloir l'améliorer. Comme dit anonyme, le plus dur est fait, le reste suivra. Bravo et bon courage pour la suite ! :)

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  3. C'est vrai que c'est important d'aller jouer dehors un peu!

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  4. Il est souvent frustrant de constater nos limites. Un pas à la fois. Des fois, on n'y pense juste pas; d'autres fois, on ne réalise pas le bien fou que ça va nous faire...

    Lire dehors est tellement agréable!

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  5. Bonne idée, un pas à la fois et la vie sera plus belle.

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  6. @ Fervente lectrice : il me semble que j'ai souvent dit que je devrais écouter ma mère!

    @ Éphémère : ce qui est drôle, c'est qu'avant mon cancer, j'avais peur de sortir en raison de ma gêne démesurée. J'étais terrorisée à l'idée de rencontrer des gens, de parler en public, de me retrouver dans des situations inconnues.

    Avec le cancer, j'ai appris à m'affirmer, à prendre ma place, à parler à voix haute, à participer activement dans des groupes et j'ai même découvert que je pouvait faire rire les gens. Maintenant que ma gêne est sous contrôle et qu'elle ne me freine plus, c'est mon corps qui le fait... C'est parfois absurde, la vie...

    @ Kim : le pire, c'est que j'adore être dehors!

    @ Cora : Je suis effectivement frustrée de mes limites. J'essaie constamment de les dépasser, mais ce n'est pas le bonne méthode, dans mon cas. Je dois apprendre à les respecter. Pas facile ça!!!

    @ Une femme libre : je suis bien d'accord...

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  7. Tu fais preuve de courage de reconnaître ainsi tes limites et d'en plus vouloir y faire face. Tu sais Ellora, je me reconnais beaucoup dans ce que tu dis. Certes, nous avons un vécu différent, mais tout de même, ce malaise ressenti à l'idée d'affronter le monde extérieur...seul surtout...oufff...très, très épeurant pour moi aussi.

    Bravo alors pour ta belle prise de conscience et surtout tes actions. J'admire ton courage :)

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  8. Ah, la fameuse zone de confort! Pas facile de s'en sortir. Pourtant, dans mon cas, je remarque que lorsque c'est un succès, c'est gratifiant de se pousser dans le dos. Ça me fait peur, c'est clair, mais je suis tellement contente de l'avoir fait. :)

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Merci pour vos commentaires! Ça m'encourage à continuer!